La suspension à lames
Si le mode de suspension est mécaniquement intéressant (c'est le même que sur le modèle à l'échelle 1 de Toyota), l'assemblage en lui-même est un moment d'anthologique modélistique. Du modélisme vintage à l'état brut, de l'authentique, du modélisme où une seule étape occupe une pleine page du manuel, du modélisme où cette seule étape (n°10) peut malgré tout se résumer en seulement 2 photos. Davantage serait inutile car il n'y aurait rien de plus à montrer. Et puis honnêtement, quand on est au milieu de l'étape 10 du manuel, on ne touche pas à l'appareil photo .
J'avoue, je n'ai pas pris en photo la visserie et les quelques pièces supplémentaires qui sont nécessaires pour l'assemblage des lames sur les ponts. Mais vraiment, c'est un détail sans grand intérêt. La première photo décompose les lames : il y a 4 jeux de lames de différentes longueur, deux tirants, des U et des pièces de maintien des lames. La deuxième présente le résultat final... 3 heures plus tard. Voilà : 3 heures .
Ce qui ne peut pas être montré en photo, c'est la difficulté d'assembler tout ça sur les ponts. Mais pas seulement de les assembler, c'est à dire de les faire tenir en place, mais en même temps de les régler avec précision. Car le positionnement des lames sur les ponts doit être extrêmement précis car il va déterminer l'angle d'anti-plongée du train, soit 0° (degré) à l'arrière et +5° à l'avant (pour plus d'information concernant l'anti-plongée, voir cet article sur le Dyna Storm).
Les points rouges que vous apercevez sur les ponts et sur les supports blancs des lames servent précisément à marquer l'alignement des lames par rapport aux ponts en suivant les repères gravés par Tamiya sur les pièces. Je vous conseille fortement d'effectuer ce type de repérage si vous démontez ou remontez un châssis comme celui-ci . Entre autres conseils concernant cette étape 10 du manuel, prenez le temps de l'étudier à fond avant de commencer. Encore. Et encore. Repérez précisément le sens de chaque pièce car certaines possèdent des marqueurs discrets qui se révèlent indispensables pour un assemblage correct : or ces marqueurs sont discrets sur les pièces, mais aussi sur leurs représentations dans la notice. Quant à la colle synthétique pour caoutchouc préconisée par la notice (mais non fournie), soit vous avez, soit vous pouvez utiliser n'importe quelle colle non adaptée au plastique ou au métal. Oui, exactement, de la colle qui ne servira à rien du tout puisqu'elle ne permettra pas de coller les pièces concernées : justement, le but est uniquement de maintenir les pièces en question pour faciliter l'assemblage, mais surtout pas de "figer" ou fixer ces pièces. Donc surtout pas de colle cyano ni de bi-composant : de la simple U-HU liquide qui sent mauvais fera parfaitement l'affaire, celle là même qu'on utilisait à l'école pour coller à peu près tout et n'importe quoi (et qui finissait aussi souvent en boulettes servant de projectiles dans les stylos-sarbacanes).
Je ne vous en dis pas davantage sur cette étape 10 : c'est vrai qu'il vaut mieux prendre son temps et étudier très attentivement chaque élément de la notice. Le montage n'est pas évident, mais je pense n'avoir oublié aucun des conseils utiles pour mener cette étape à bien. Pour le reste, il faut vivre ce moment pour l'apprécier... rétrospectivement .
Mais avant d'aborder l'assemblage des ponts sur le châssis, un conseil : il est extrêmement important de bien identifier toutes les pièces présentes dans un sachet avant de s'attaquer au montage. A ce moment précis du montage, par exemple, nous ouvrons le sachet B nécessaire à partir de l'étape 11. On découvre notamment des "tubes" en aluminium appelés entretoises ou spacers dans la notice. Jusqu'ici, pas de problème, hormis qu'il n'y a pas 2 types de tubes comme on pourrait le croire à prime abord, mais 3 : les références BA17 (7.5mm), BB10 (6.5mm) et BB11 (4mm). Veillez à bien les identifier avant de commencer l'étape 11, surtout les BA17 et BB10. Je dis ça, je dis rien .
A ce stade du montage, l'architecture du châssis se révèle entièrement, laissant apparaître une solution mécanique hyper réaliste, identique à celle que l'on pouvait trouver sur le Toyota Hilux RN36 à l'échelle 1. C'est un sentiment, car je ne suis pas mécanicien et je n'ai jamais possédé ce véhicule pour effectuer une comparaison directe, cependant, on se sent véritablement face à une solution authentique qui devrait fonctionner "comme en vrai".
La suspension hydraulique
En plus du système de suspension à lames, le châssis Tamiya 3 Speed est équipé d'amortisseurs hydrauliques qui utilisent le même principe de fonctionnement que ceux du Wild One d'origine, c'est à dire sans membrane mais avec un piston libre et un ressort de pression tenu par le bouchon. Particularités : ils n'ont pas de ressorts, ils sont montés à l'envers sur le châssis et ils possèdent une protection d'axe en caoutchouc.
Voici les amortisseurs à différentes étapes de leur assemblage :
Comme vous pouvez le voir sur cette photo, il ne s'agit pas d'amortisseurs qui reprennent le système actuel à volume constant. Et pourtant, Tamiya pouvait techniquement transformer ces amortisseurs en une solution plus moderne comme cela a été le cas notamment sur la ré-édition du Wild One (c'est précisément pourquoi j'ai préalablement évoqué les amortisseurs d'origine de ce modèle ). Il s'agit donc bien d'un choix délibéré de la part de Tamiya, certainement pour rester aussi fidèle que possible au modèle d'origine.
Vous noterez également cette particularité : les amortisseurs sont dépourvus de ressorts, ce qui signifie qu'ils n'offrent aucune pré-tension, autre que celle que fournie par la viscosité de l'huile (indice 900, l'une des plus épaisses chez Tamiya). C'est à dire aucune pré-tension compte tenu du poids de l'engin (même à ce stade du montage). Il ne faut pas non plus compter sur les protections d'axe en caoutchouc souple pour participer d'une manière ou d'une autre à l'effort de suspension du châssis : leur rôle est exclusivement de protéger l'axe de l'amortisseur des poussières et autres saletés qui pourraient nuire au bon fonctionnement de l'amortisseur.
Les moyeux de roues
Nouvelle étape de l'assemblage :
Il est extrêmement important de bien insérer la bague qui maintient le roulement à billes jusqu'au fond de la gorge du moyeu comme l'illustre la deuxième photo ci-dessus. Si la bague n'est pas suffisamment enfoncée dans le moyeu, cela créé un déséquilibre de la roue qui entraîne une vibration à haute vitesse et l'impression que la roue est voilée. Il ne faut pas hésiter à forcer sur la bague pour correctement la positionner et positionner le roulement à billes ensuite (pour lui épargner des contraintes qui l'endommageraient).
Autre point important concernant ces moyeux de roues : comme vous pouvez le voir sur la deuxième photo, tous portent la lettre "R" gravée sur la face intérieure, ce qui laisserait supposer qu'il devrait y avoir une "L" (Right / Left). Il n'en est rien : cette mention avait son importance sur les versions d'origine, mais elle ne signifie plus rien sur les ré-éditions suite à quelques modifications apportées par Tamiya.
Enfin, on peut monter les moyeux sur les axes déjà installés sur le châssis :
A nouveau 3h se sont écoulées pour couvrir les étapes 11 à 17 : assembler le châssis Tamiya 3 Speed est plus complexe que la moyenne des autres modèles de la gamme, mais aussi beaucoup plus long. Le plaisir est total, et en plus, il dure .
Vue générale du châssis à ce stade du montage, après avoir ajouté une plaque de protection sous le train avant :
A la suite, je vous propose de nous attarder un instant sur les roues du Mountain Rider.