Radio, servo et variateur électronique pour un châssis Tamiya 3 Speed

Quelques mots pour décrire les composants électroniques qui équiperont mon modèle : tout d'abord, mon Mountain Rider sera utilisé en trial scale comme mon Mitsubishi Pajero, ce qui implique que le variateur électronique devra proposer une fonction Drag Brake (c'est à dire freins lorsque le modèle est immobile). Le servo de direction devra être beaucoup plus puissant qu'un servo standard, d'une part à cause du poids du modèle (très largement supérieur à un modèle standard), mais aussi à cause des grosses roues (qui induisent plus de contraintes sur le servo), et enfin parce que mon modèle sera chaussé de pneus offrant une forte adhérence (ce qui amplifie les contraintes).

Cependant, un châssis Tamiya 3 Speed n'est pas tout à fait conventionnel puisqu'il est équipé d'une boîte de vitesses : afin d'être en mesure de sélectionner les rapports de vitesses depuis la radio, un servo dédié à cette tâche est nécessaire, mais il est également nécessaire que la radio soit équipée d'une 3ème voie à 3 positions. Pour rappel, la 1ère voie d'une radio correspond à la direction, la deuxième correspond aux gaz (donc au variateur électronique). Pratiquement toutes les radios du marché proposent 3 voies (parmi lesquelles mes Flysky FS-GT3B et Turnigy GTX3), seulement cette 3ème voie prend le plus souvent la forme d'un simple bouton on/off (ou 2 positions) : dans le cas présent, ce n'est pas suffisant.

Il est donc nécessaire de se diriger vers des radios 4 voies (ou plus), seulement là, on entre dans le domaine de l'aéromodélisme. Laissez-moi vous prévenir : un pilote d'avion RC (ou de quelque chose qui vole), c'est une personne exigeante, très exigeante pour ce qui concerne la radio. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais il faut comprendre que pour un pilote aéro, un bouton n'est pas qu'un simple bouton : il possède certaines caractéristiques de fonctionnement, de prise en main ou de positionnement sur la radio. C'est peut être difficile à comprendre quand on ne pratique pas l'aéro, mais sur le principe, faites-leur confiance, c'est essentiel. Par conséquent, le choix de la radio va s'avérer plus compliqué que pour l'un de nos habituels "pistolets".

Voici les éléments que j'ai choisi pour mon modèle :

 

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Electronics

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Electronics

 

Flèche La radio

il s'agit d'une Flysky FS-i6 à 6 voies (également vendue sous le nom Turnigy TGY-i6). Puisque nous avons perdu l'habitude des manches au profit des radios à volant, le principe est que les gaz sont à gauche (actionnés de bas en haut) et la direction à droite (de gauche à droite). La radio est un sujet assez complexe que nous aborderons en détail un peu plus tard wink

Flèche Les servos

Le servo de direction est un Savöx SC-1268SG : 25Kg sous 7.4v, d'où son appellation HV pour High Voltage (haute tension). Les servos "normaux" sont conçus pour fonctionner de 4.8 à 6.0v, ce qui tend à limiter leur puissance. Pour remédier au problème, les fabricants proposent depuis quelques années des servos dits HV qui supportent des tensions plus élevées (en l'occurrence, la tension de 7.4v qui correspond à celle d'un accu LiPo 2S) : nous verrons un peu plus loin comment brancher correctement ce type de servo. Quant au servo dédié à la boîte de vitesses, il s'agit d'un Tamiya TP-S3003, un clone du célèbre Futaba S3003 : cette fonction ne requière pas beaucoup de puissance, d'où l'utilisation de ce servo tout à fait standard.

Flèche Le variateur électronique

Il s'agit d'un Yeah Racing Tritronic 1060WP, un clone du Hobbywing 1060WP. Ce variateur possède une fonction Drag Brake et il est annoncé comme étanche. Son BEC est limité à 2A, ce qui sera beaucoup trop faible pour alimenter un servo de direction puissant : dans mon cas, ce ne sera pas un problème car le servo de direction sera directement alimenté par l'accu.

Flèche Le moteur 

Vous avez déjà aperçu le Mabuchi 540 standard qui est fourni avec le modèle : c'est le moteur que je vais utiliser pour les premiers tours de roues car je souhaite découvrir ce modèle en configuration d'origine. Par la suite, j'installerai un moteur Yeah Racing Hackmoto v2 35T.

 

Le boîtier électronique

Je me suis permis de modifier l'appellation officielle de cette partie du modèle que la notice appelle "boîtier de mécanisme", ce qui n'est pas une traduction complètement fausse puisque le terme anglais est "mechanism box" (aucune idée de la signification des idéogrammes japonais d'origine). La traduction allemande semble nettement plus inspirée (RC box) pour décrire le compartiment qui va recevoir tous les composants électroniques du châssis (ou presque). Bref, vous avez compris à quoi va servir ce qui ressemble à un îlot de plastique et d'électronique au milieu d'un châssis en métal.

 

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Electronics

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Electronics

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Electronics

 

Rien de compliqué pour le moment, on fixe tout d'abord les deux servos (direction + boîte de vitesses) sur deux longerons en prenant garde de respecter le sens de montage de chaque servo. La notice ne préconise que 2 vis en diagonale pour maintenir les servos : j'ai doublé toute la visserie pour m'assurer que les servos ne bougeraient pas, notamment celui dédié à la direction car il est très puissant. Pas certain que cela serve à grand'chose, mais vu le poids de l'ensemble, ce ne sont pas 4 vis qui feront la différence wink.

Le tout est ensuite installé dans le boîtier puis on ajoute les sauve-servo et les tringles. Les sauve-servo sont du type Hi-Torque, y compris pour le sélecteur de rapports de vitesse alors qu'il n'en a clairement pas besoin : normalement, les deux sauve-servo sont identiques, celui du sélecteur de vitesses devant être retaillé afin de ne pas buter contre l'autre sauve-servo dédié à la direction. Par principe, je n'aime pas affaiblir une pièce censée supporter des contraintes, même dans le cas présent avec ce servo standard qui n'aura pas beaucoup d'efforts à fournir : c'est pourquoi j'ai utilisé une tête de sauve-servo différente qui ne nécessite pas d'être retaillée. Quant au sauve-servo destiné à la direction, je n'ai pas trouvé de modèle qui soit compatible avec le très faible encombrement disponible dans le boîtier : pas grave, un hi-torque conviendra parfaitement.

Vous noterez également les tringles, celle du changement de vitesses étant absolument classique alors que celle qui pilote le système de direction est particulièrement longue (24cm environ) et de forme torturée. A présent un détail d'assemblage et une vue de l'intégration des composants électroniques :

 

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Electronics

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Electronics

 

Sur la première photo, le point intéressant est cette sorte de rideau de caoutchouc souple traversé par les tringles pilotées par les deux servos : de manière évidente, ce boîtier a été conçu pour être hermétique afin de protéger l'électronique de toute projection. A noter toutefois que hermétique ne signifie pas étanche, d'autant que dans ce cas précis, hermétique n'est pas à prendre au sens strict. Petit conseil : placer une noix de graisse sur chaque tringle à l'endroit où elle traverse ce rideau de caoutchouc afin de fluidifier le mouvement.

Sur la seconde photo, vous apercevez les câbles moteur et d'alimentation du variateur électronique. En réalité, ce que vous voyez, ce sont les prolongateurs de ces câbles car le variateur se trouve dans un compartiment situé sous la plateforme que vous apercevez sur la droite des servos, alors que le moteur se situe tout à l'avant du châssis, c'est à dire à environ 25cm à gauche ce qui est visible sur cette photo.

Comme dévoilé il y a un instant, le variateur électronique et le récepteur prennent place dans un compartiment situé... sur le dessus du boîtier électronique. Oui, car ce boîtier était à l'envers le temps de placer les servos...

 

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Electronics

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Electronics

 

La place ne manque pas dans ce compartiment, et pourtant, il va rapidement se remplir : imaginez bien qu'avec 6 voies sur le récepteur, ce sont 4 possibilités supplémentaires d'y connecter quelque chose, soit tout autant de câbles wink.

Enfin, un détail qui m'a amusé sur la seconde photo : il s'agit d'une vis. Banal, me direz-vous et pourtant il ne s'agit pas d'une véritable vis mais du moulage d'une vis sur la partie inférieure du boîtier électronique. Concrètement, elle ne sert à rien, mais il semblerait que Tamiya a pensé positionner une vis pour sécuriser le couvercle inférieur du boîtier électronique puisque le passage du tournevis a même été libéré pour accéder à cette vis. Puis les ingénieurs de Tamiya ont dû réaliser qu'une vis supplémentaire à cet endroit ne serait pas utile, donc ils ont rebouché le trou en dessinant une vis pour que ce soit plus propre. Ou, plus vraisemblablement, cette vis avait été placée à cet endroit lors de la conception du prototype, puis elle a été oubliée lors de la conception du moule qui en a immortalisé l'empreinte. Dans tous les cas, ça m'a fait sourire (mais c'est pas grave, j'ai vu un docteur depuis laughing).

Voici à présent ce boîtier électronique en place sur le châssis :

 

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Electronics

 

Comme vous pouvez le constater, l'ensemble n'est pas encore terminé. Cependant, vous apercevez la tringle de direction qui est déjà connectée au bras coudé qui assure le renvoi vers les fusées avant alors que la biellette de commande de la boîte de vitesses n'est pas encore connectée. Précisément, c'est l'instant miraculeux, celui où vous connectez enfin la biellette de changement de vitesse, que vous allumez la radio puis le variateur : gauche-droite, le servo de direction fonctionne parfaitement. Petit coup de gaz : ô merveille, seules les roues arrière tournent, ce qui est normal puisque la position "neutre" de la boite de vitesses correspond à la deuxième vitesse. Wunderbar comme disent nos amis Allemands, testons la 3ème vitesse : excellent, les roues arrière tournent encore plus vite ! A ce propos, j'ai immédiatement eu l'impression qu'à fond de 3ème, il sera certainement plus sage de freiner systématiquement avant de tourner les roues wink. Repassons en 2ème vitesse pour enclencher enfin la 1ère. >>crack<< la première s'engage comme sur une Jeep Willys dont le chauffeur découvrirait le double embrayage : pas bien, et il est préférable de ne pas insister sous peine de détruire la transmission. La bonne nouvelle, c'est qu'on sait où chercher : dans la transmission, au niveau des 1ère et 2ème vitesses, voire au niveau du renvoi vers le cardan avant. La moins bonne nouvelle est qu'il va falloir tout redémonter en prenant bien garde de ne perdre aucune pièce et d'identifier toutes les vis au fur et à mesure du démontage.

L'explication tient dans le fait que Tamiya fournit plus de rondelles de calage en 0.3 et 0.5mm qu'il n'est nécessaire pour assembler le modèle, la notice préconisant toujours quelles rondelles utiliser tout en précisant que davantage de rondelles peuvent être nécessaires pour caler tous les éléments. C'était précisément le cas puisque j'ai dû utiliser davantage de rondelles de calage pour positionner correctement les pignons sur l'axe de transmission en éliminant tout jeu inutile. Concrètement, il ne doit pas y avoir le moindre jeu entre les pignons sur l'axe primaire, et il ne doit pas y en avoir non plus au niveau de la couronne. Ce dernier point est important, notamment en cas d'installation du slipper : en effet, cette option introduit un jeu supplémentaire sur l'axe primaire (par rapport au montage d'origine sans slipper), mais les rondelles de calage supplémentaires à positionner sur l'axe permettent d'éliminer ce jeu. La transmission 3 Speed est une mécanique de précision : il est important de veiller à ce qu'elle soit libre dans son fonctionnement et qu'elle soit également exempte de tout jeu.

L'assemblage du châssis est désormais pratiquement terminé : il reste quelques éléments à ajouter comme le bac de batterie, les supports de carrosserie... et les pare-chocs. Vous vous souvenez de la vis sur laquelle il ne faut pas appliquer de frein-filet au tout début de l'assemblage du châssis ? Et bien c'est maintenant laughing.

Voici le résultat final :

 

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Complete chassis

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Complete chassis

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Complete chassis

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Complete chassis

 

L'accès à la partie électronique reste envisageable : sur la dernière photo, la protubérance que vous apercevez sur l'arrière du boitier en plastique noir est une vis, celle qui maintient le couvercle du compartiment qui héberge le récepteur et le variateur électronique (couvercle sur lequel se situe l'interrupteur). En revanche, l'accès aux servos (direction et changement de vitesses) est plus compliqué puisqu'ils se trouvent sous le châssis, à l'abri d'un couvercle qu'il n'est pas simple d'ôter.

Pour le plaisir, voici le classique test de croisement de ponts en utilisant un bouchon de bombe de peinture Tamiya :

 

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Complete chassis

Tamiya 84386 Toyota Mountain Rider 3 Speed Complete chassis

 

Pour information, le châssis CC-01 de mon Mitsubishi Pajero fait jeu égal, voire légèrement mieux dans ce domaine wink.

 

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