Châssis TL-01 : le choix du rapport de transmission

Avec une telle motorisation, la question du rapport de transmission se pose inévitablement. Choisir un rapport dépend de deux facteurs :

  • le tracé de la piste : rapport court s'il est sinueux, rapport long s'il est rapide.
  • la plage de fonctionnement idéale du moteur : soit c'est précisé sur la notice, soit il n'y a pas besoin de s'en préoccuper. 

Le bon ratio sera donc celui qui tient compte des deux facteurs : trop court sur un tracé rapide, le moteur surchauffera car il sera en pleine charge de manière quasi continue et la voiture aura une faible vitesse de pointe. A l'inverse, trop long sur un tracé sinueux, le moteur surchauffera car il sera en sous-régime et la voiture manquera visiblement de puissance. L'idéal est bien évidemment d'avoir un moteur dont la plage de fonctionnement optimale correspond au tracé de la piste. C'est la raison pour laquelle, outre leur qualité, tous les moteurs ne se valent pas : grâce aux timings (décalage du rotor par rapport aux charbons), il est possible de donner plus ou moins de couple ou de vitesse de pointe à un moteur. C'est par exemple l'une des différences entre les moteurs SuperStock RZ (vitesse) et SuperStock TZ (couple) chez Tamiya.

En brushless, les notices de certains moteurs précisent leur plage de fonctionnement optimale. En l'absence de charbons, il n'est pas possible de modifier les timings sur le moteur : c'est donc directement sur le contrôleur qu'ils peuvent être programmés. Le principe de programmation est de moduler l'intensité de courant transmise au moteur de manière non linéaire par rapport aux ordres envoyés par le manche des gaz de la radio-commande. C'est à cela que sert la carte de programmation livrée avec l'ensemble EZrun. Pour être franc, je me contenterai des réglages par défaut.

Attention : ici encore, j'ai énormément simplifié les explications en omettant volontairement de nombreux aspects techniques très importants. Si la technologie brushless est très complexe au niveau du moteur, sa gestion électronique par le contrôleur l'est encore bien davantage. Pour être clair, les réglages du contrôleur peuvent contredire pratiquement toutes ces explications générales tout en offrant un ensemble parfaitement fiable et performant. Ceci implique qu'une modification profonde des réglages d'un contrôleur peut occasionner de très graves problèmes allant d'un système qui ne fonctionne plus ou très mal à un début d'incendie sur le contrôleur. A ce jour, seuls les fabricants semblent comprendre comment tout cela fonctionne vraiment : il est donc hautement recommandable de choisir un pack moteur-contrôleur complet, de suivre scrupuleusement toutes les indications de la notice et particulièrement les recommandations de sécurité. Et de s'en tenir exclusivement aux programmes pré-réglés par le fabricant.

Reste donc à trouver le bon ratio sur mon châssis TL-01. Comme expliqué précédemment, le bon ratio va dépendre à la fois du tracé de la piste (rapide pour celles auxquelles j'ai accès) et de mon ensemble brushless EZrun dont la notice ne comporte aucune indication sur la plage de fonctionnement. Pour mieux définir le problème à résoudre, on peut dire que j'avance en aveugle dans une mine de charbon par une nuit de brouillard sans lune laughing. Puisque je ne maîtrise pas tous les paramètres, le mieux est encore d'appliquer le principe du Rasoir d'Ockham. Donc, retour au basique de chez basique :

 

Pignon
moteur
Ratios
standards
Speed Tuned
(ref 53342)
19T 7.96 5.95
21T 7.20 5.39
23T 6.57 4.92

Ce tableau présente les rapports de transmission disponibles en standard et en option sur le châssis TL-01. Avec le moteur Mabuchi 540 de base, il faut que le tracé de la piste soit extrêmement sinueux pour utiliser le pignon moteur 19T. La notice du TL-01 précise d'ailleurs que le pignon 23T est recommandé pour le moteur Sport Tuned, le 21T pour le Dyna-Run Stock (20T) et le 19T pour l'Acto-Power (15T) ou le Dyna-Run Special (13T). Bilan : pas la peine d'envisager l'option Speed Tuned avec mon EZrun car elle doit être réservée au Mabuchi 540 standard. Autre conclusion : plus le moteur est puissant (donc monte dans les tours), moins le pignon moteur doit avoir de dents. Puisque mon EZrun est approximativement l'équivalent d'un 18-19T à charbons, la conclusion s'impose d'elle-même : pignon 19T.

Et voilà : problème complexe, réponse simple laughing. Ma méthode de raisonnement se base sur la logique pure en éliminant le maximum de paramètres : ce n'est pas très académique, probablement faux du fait du nombre de paramètres ignorés, mais le résultat devrait être correct.

Verdict sur la piste.

 

Premières sorties

Rendez-vous à la piste la plus proche pour un petit galop d'essai : les conditions ne sont pas optimales car cette piste en extérieur est particulièrement sale. Mais avant de tout brancher, j'ai préféré prendre quelques photos pour garder en mémoire son état initial.

 

Tamiya 58263 Opel V8 Coupé DTM 2000 - TL-01

Tamiya 58263 Opel V8 Coupé DTM 2000 - TL-01

 

La première impression est que mes réglages sont bons : réglé au minimum, le modèle reste pilotable, notamment au démarrage et sur les réaccélérations. En revanche, lorsque le contrôleur lâche les chevaux, la vitesse de pointe est impressionnante.

Mon seul véritable problème aura été de faire passer cette puissance au sol : je n'ai jamais autant glissé. Il est possible que les pneus soient en cause (bien qu'il s'agisse des Tamiya Type-A avec inserts durs) mais je pense que c'est surtout l'état de la piste qui en est responsable. Pour tout dire, après un seul pack, mon châssis est aussi sale que pouvait l'être mon Baja King après une session prolongée dans la poussière. Certes, les deux photos en action qui suivent témoignent que j'ai testé mon modèle en mode tondeuse à gazon, mais tout de même.

 

Tamiya 58263 Opel V8 Coupé DTM 2000 - TL-01

Tamiya 58263 Opel V8 Coupé DTM 2000 - TL-01

 

Une nouvelle sortie m'a permit d'affiner encore les réglages, notamment ceux concernant le frein. En effet, la puissance de freinage est directement proportionnelle à la puissance du moteur : autant dire monstrueuse, bien trop pour les pneus. C'est la raison pour laquelle j'ai passé le "drag brake force" (frein moteur) à 0% car le moindre lâché de gaz mettait la voiture en perte d'adhérence.

 

Dernière mise à jour 20/01/2014 : Après de nombreuses sorties à endurer mes erreurs de pilotage pendant que j'apprenais à maîtriser ce puissant moteur brushless, j'ai finalement décidé de vendre mon TL-01. Bien sûr, la belle carrosserie que vous voyez dans cet article n'est pas restée magnifique bien longtemps, mais elle pouvait encore servir au moment de la vente. En ce qui concerne le châssis, il n'a jamais souffert de la moindre casse ou du moindre problème : le TL-01 est à l'épreuve des balles, absolument parfait pour apprendre à piloter, y compris avec de grosses motorisations.

Maintenant que mes talents de pilotage sont meilleurs (pas parfaits : j'ai dit meilleurs laughing), je me sens plus à l'aise en pilotant mes châssis TA-04 TRF et TB-03. C'est pourquoi je n'avais plus besoin du TL-01.

 

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